Prince Henri Auditoire 02 BW

Evolution des comptes de profits et pertes des établissements de crédit

23.10.2001
La détérioration de la croissance économique ainsi que les turbulences survenues sur les marchés financiers à la suite des attentats terroristes ont laissé leurs traces dans les comptes de profits et pertes des banques luxembourgeoises.

Les établissements de crédit luxembourgeois ont connu un début d'année difficile marqué par un recul du produit bancaire au premier trimestre 2001 par rapport à la même date de l'année précédente. Une nette amélioration de leurs résultats a été observée au cours du second trimestre de l'année en cours.

Les attentats ainsi que la dégradation subséquente de la situation économique, qui devrait se manifester encore plus nettement au cours du quatrième trimestre de l'année en cours, pourrait dès lors avoir un impact important sur les résultats de l'année 2001.

Alors que les chiffres du premier semestre laissaient entrevoir une croissance des résultats des banques, les premiers résultats, encore provisoires, des établissements de crédit au 30 septembre 2001, montrent une quasi stabilité par rapport aux résultats affichés au 30 septembre 2000.

La marge sur intérêts, qui s'élève à 3 155 millions d'euros, affiche une progression importante de 18,8% par rapport au 30 septembre de l'année précédente. Les intérêts et dividendes perçus progressent de 5 319 millions d'euros alors que les intérêts bonifiés n'augmentent que de 4 819 millions d'euros. Toutefois le taux de croissance des intérêts et dividendes perçus (15,5%) dépasse le niveau de celui des intérêts bonifiés qui ont augmenté de 15,2% au 30 septembre 2001. La progression de la marge sur intérêts s'explique notamment par deux facteurs : d'une part, le développement des activités bilantaires (la somme des bilans est en hausse de 7,0% entre les deux dates de référence) contribue à la progression des intérêts et dividendes perçus et bonifiés, d'autre part, la tendance à la baisse des taux d'intérêts à court terme au cours des derniers mois a permis aux établissements de crédit de trouver des refinancements à des conditions plus avantageuses qu'au début de l'année en cours. Au vu de ces développements, la marge sur intérêts gagne en importance relative dans le résultat brut et représente désormais 52,8% du résultat brut (contre 46,8% un an auparavant).

Le résultat hors intérêts diminue de près de 200 millions d'euros (- 6,5%) pour s'établir à 2 820 millions d'euros ; il est essentiellement marqué par l'importance du résultat sur commissions qui diminue de 8,3% par rapport au 30 septembre 2000. Cette baisse a une double origine: d'une part, le solde sur commissions est fonction en particulier de la valeur nette d'inventaire des organismes de placement collectif, laquelle a subi de faibles baisses au cours des derniers mois, d'autre part, la clientèle privée intervient moins sur les marchés financiers qui ont été sujet à des turbulences et qui, à la suite des attentats de New York, ont montré une forte tendance à la baisse. Le solde net sur commissions perd dès lors quelque peu de son importance relative dans le résultat brut et ne représente plus que 34,7% de ce dernier.

Le résultat brut (ou produit bancaire) est en légère progression de 5,4% par rapport au 30 septembre 2000 et se situe à 5 975 millions d'euros contre 5 671 millions d'euros à la même date de l'année 2000.

Au niveau des frais on constate une augmentation de 13,5% des frais de personnel et d'exploitation qui ne devrait pas surprendre si l'on prend en considération l'évolution de l'effectif dans le secteur financier. Dans ce contexte on notera que l'effectif dans les établissements de crédit s'élève à 23 821 unités (chiffre provisoire) au 30 septembre 2001, soit une progression de 1 228 unités ou 5,4%, par rapport au 30 septembre 2000.

Compte tenu de ces évolutions, le résultat avant provisions ressort à 3 274 millions d'euros et est quasi stable par rapport au 30 septembre 2000.