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Capturing macroprudential regulation effectiveness: A DSGE approach with shadow intermediaries

Number114
DateOctober 2017
AuthorF. Lubello and A. Rouabah
Résumé

La récente crise financière mondiale et ses conséquences ont incontestablement révélé l'insuffisance du cadre de la régulation des intermédiaires financiers traditionnels et mis en lumière la complexité de certaines activités de l’industrie financière et parfois de leur l’opacité, qualifiée communément de “système bancaire ou système d’intermédiation parallèle”. Dans le même temps, les inquiétudes croissantes sur la vulnérabilité du système financier mondial à la suite de cette crise ont conduit les autorités au niveau mondial à concevoir une réponse réglementaire visant à endiguer les conséquences d’une capitalisation insuffisante et des pénuries de liquidité dans le système bancaire. Une telle réponse, connue sous le nom de Bâle III s’est manifestée par l’introduction de plus d’exigence en capital réglementaire et en liquidité pour les établissements de crédit et d'autres provisions devant être appliquées aux assureurs. En dépit de la nécessité de prendre des mesures nouvelles, la charge accrue de la conformité financière a soulevé de nouvelles inquiétudes pour les autorités de régulation puisqu'elles peuvent créer, à travers de nouvelles opportunités d’arbitrage réglementaire, des incitations additionnelles pour les établissements de crédit à transférer une partie de leurs activités en dehors de la sphère régulée, augmentant davantage la taille du secteur bancaire parallèle. Même si le rôle central du “système bancaire d’intermédiation parallèle” dans le boom des crédits au début des années 2000 et dans les faillites durant la récente crise financière de 2007-2009 a été largement étudié, le nombre d’études analysant ses implications sur l’économie réelle et les mécanismes de transmission sous-jacents est étonnamment limité. Cette étude contribue à combler ce vide et apporte un éclairage nouveau sur le rôle controversé joué par le système bancaire parallèle dans la transmission des chocs à l’aide d’un modèle néokeynesien d’équilibre général stochastique et dynamique (DSGE). 

Dans le cadre de la modélisation adoptée, les “intermédiaires parallèles” opèrent sur le marché interbancaire en prêtant des fonds aux banques commerciales, sur le marché traditionnel de crédits en fournissant des prêts aux grandes entreprises et sur le marché secondaire de prêts en achetant des “titres adossés à des actifs” émis par des banques commerciales. De manière cruciale, le comportement des banques commerciales est sujet au problème d’aléa moral induit par l’existence de multiples opportunités alternatives d’investissement, laquelle leur fournit l’incitation à libérer des capitaux propres en recourant à la titrisation “des créances” à leur cession aux “intermédiaires parallèles” sur le marché secondaire.

L’implication majeure est que n’importe quel transfert de risque du système bancaire traditionnel au “système parallèle” permis par la titrisation retourne au premier secteur à travers le marché interbancaire et dans le secteur productif à travers l’attribution de prêts aux entreprises. Les instruments macroprudentiels sont mis en œuvre dans l’objectif d'atténuer les effets indésirables induits par la titrisation. Ils comprennent le ratio de levier qui impose le maximum d’exposition des établissements de crédit vis-à-vis des petites entreprises pour un niveau donné de capitaux propres, et le ratio de titrisation qui impose une limite maximale de prêts pouvant être titrisés et cédés sur le marché secondaire. Les résultats montrent que la complémentarité de tels instruments permet aux autorités macroprudentielles d'atteindre, avec succès, la stabilisation macroéconomique à la suite d’un choc, puisque leur activation simultanée serait efficace pour réduire la volatilité du produit intérieur brut.

 

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