Prince Henri Auditoire 02 BW

Publication du Cahier d’études n°38 – Dynamique de l’inflation avec appariement sur le marché du travail : Une évaluation de spécifications alternatives

08.07.2009

Les frictions sur le marché du travail sont généralement considérées comme cruciales pour expliquer la dynamique de l’inflation. La réponse lente mais persistante du marché du travail à des chocs extérieurs pourrait elle-même expliquer la réponse lente et persistante de l'inflation à ces mêmes chocs. De plus, au sein même de la zone euro, une large diversité d'institutions du marché du travail coexistent et il est donc important de comprendre quel type d'institution est important pour la dynamique de l'inflation et donc pour la politique monétaire. Ce papier synthétise les différentes modélisations du marché du travail que l'on peut rencontrer dans la littérature, discute de leur réalisme et explique comment ces différentes approches peuvent affecter le comportement du coût marginal et donc de l'inflation. 

Comme point de départ, les auteurs prennent un modèle néo-keynésien dans lequel le marché du travail est représenté par la théorie de l'appariement de Mortensen-Pissarides. L'emploi peut y être ajusté de manière extensive (nombre de travailleurs) ou intensive (nombre d'heures individuelles) et il y a négociation jointe entre les firmes et les travailleurs sur les heures et les salaires (« efficient bargaining »). Le modèle est calibré sur données de la zone euro. Ils considèrent ensuite différentes variantes: (i) heures déterminées uniquement par les firmes (« right-to-manage »), (ii) rigidités des salaires, (iii) distinction entre nouveaux contrats et anciens contrats, (iv) différents processus (et coûts) d’embauche, (v) interactions micro entre formation des prix et des salaires, (vi) différents processus de recherche d’emploi, et (vii) séparation endogène entre la firme et le travailleur. Pour toutes ces simulations, les auteurs gardent la même calibration afin de pouvoir comparer tous leurs résultats entre-eux. 

Les résultats montrent que si le modèle initial reproduit correctement le comportement des variables du marché du travail, il ne peut par contre reproduire le comportement de l’inflation (elle réagit de manière subite et trop forte). Le comportement de l’inflation est plus réaliste lorsque l’on prend l’approche « right-to-manage » combinée à des salaires rigides, mais le comportement du taux de chômage et du stock de postes vacants est alors moins réaliste. Ils montrent également l’importance de la calibration sur les résultats. Plus généralement, les auteurs montrent que les  caractéristiques institutionnelles du marché du travail qui génèrent un lien direct entre salaire et inflation sont importantes pour la dynamique de l’inflation. Au contraire, les caractéristiques institutionnelles qui n’affectent pas ce lien sont beaucoup moins importantes pour l’inflation.

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