Prince Henri Auditoire 02 BW

Balance des paiements du Luxembourg au cours de l’année 2009

30.03.2010

Net repli du commerce international de biens et services en 2009

La BCL et le Statec font savoir que la balance courante pour l’année 2009 se solde par un excédent de 2,1 milliards d’euros. Toutefois, ce solde pratiquement identique à celui de 2008, est la résultante d’évolutions contrastées au niveau des soldes partiels.

En faisant abstraction des opérations sur or non-monétaire, le ralentissement économique provoque une chute sensible des flux bruts sur marchandises qui s’élève en 2009, tant pour les exportations que pour les importations, à quelque 24% par rapport à l’année 2008. Ainsi les exportations de biens (hors or non-monétaire) chutent de 13,1 milliards en 2008 à 9,9 milliards en 2009, alors que les importations reviennent de 17,5 milliards en 2008 à 13,4 milliards en 2009. Comme la balance commerciale du Luxembourg présente structurellement un déficit, la baisse similaire en termes relatifs des exportations et des importations entraîne une amélioration du solde. De surcroît, les opérations sur or non-monétaire dégagent pour 2009 un excédent (0,5 milliard d’euros) en hausse marquée par rapport à l’année précédente (solde positif en 2008 : 0,1 milliard d’euros), de sorte que le déficit laissé par la balance des biens passe de 4,3 milliards en 2008 à 3 milliards en 2009.

L’excédent dégagé par la balance des services en 2009 est en repli de près de 2,4 milliards d’euros (18 milliards contre 20,4 milliards d’euros en 2008). En effet, alors que les achats et ventes extérieurs de services financiers connaissent un tassement de presque 12% par rapport à l’année 2008, les exportations de services autres que financiers diminuent sur la même période de plus de 5%. Pour les services autres que financiers, les domaines les plus affectés par le ralentissement économique sont les services de transport de marchandises, les services de publicité et le négoce international, alors qu’en revanche les services d’assurances se portent plutôt bien en 2009 avec un accroissement en termes bruts et nets.

La dégradation du déficit structurel dégagé par la rémunération des salariés (qui passe de 6,1 milliards d’euros en 2008 à 6,3 milliards en 2009) ralentit fortement par rapport aux évolutions des années précédentes, notamment en raison de la quasi-stagnation de l’emploi salarié frontalier moyen en 2009 par rapport à celui de 2008. Des évolutions divergentes au niveau des différentes sous-composantes du revenu des investissements se traduisent pour cette rubrique par une réduction totale du déficit en 2009 de quelque 0,4 milliard d’euros.

Enfin, l’amélioration en 2009 de quelque 800 millions d’euros du solde négatif dégagé par la balance des transferts courants est à mettre en relation essentiellement avec la baisse des transferts nets effectués par la BCL à la Banque centrale européenne au titre de la réallocation du revenu monétaire.

Sorties nettes de capitaux dans le compte financier

Au cours de l’année 2009 les sorties nettes de capitaux se sont maintenues presqu’au même niveau (1,8 milliard d’euros) que l’année 2008. Dans les différentes composantes du compte financier, les investissements directs et les produits financiers dérivés enregistrent des sorties nettes respectives de 15,6 milliards d’euros et de 10,4 milliards. Ces sorties nettes sont compensées par des entrées nettes pour 2 milliards dans les investissements de portefeuille et pour 22,2 milliards dans les autres investissements.

Les sorties nettes d’investissements directs s’expliquent par d’importants prêts intra-groupes. Les flux sortants de 10,4 milliards sur produits financiers dérivés résultent des besoins de couverture des investisseurs résidents dans un contexte d’incertitudes sur les marchés financiers.

Dans les investissements de portefeuille, les transactions sur titres de participation ont occasionné des entrées nettes de 52,4 milliards d’euros sur toute l’année 2009, comparées à des sorties nettes de 40 milliards en 2008. Du côté des avoirs, après avoir délaissé au cours de l’année 2008 les placements dans les actions étrangères, les résidents ont repris leurs investissements dans ce type de titres, occasionnant des sorties de 29 milliards sur toute l’année 2009. Du côté des engagements, les non-résidents ont cessé, dès le mois de mars 2009, de rapatrier leurs capitaux placés essentiellement sous forme de parts d’OPC. Cela s’est traduit par des entrées de 81 milliards en 2009, comparées à des sorties de 99 milliards l’année précédente. En ce qui concerne les titres de créance, les résidents ont placé 84 milliards d’euros dans les titres étrangers, en grande partie dans les instruments du marché monétaire. Les transactions des non-résidents sur titres de créance luxembourgeois sont restées par contre dominées par les obligations (27 milliards d’entrées). Au total, les transactions sur titres de créance se sont donc soldées par une sortie nette de 50,4 milliards d’euros au profit du reste du monde.

Dans les autres investissements (prêt et dépôts classiques), les entrées nettes de 22,2 milliards d’euros sont liées à une forte baisse des avoirs nets des institutions financières monétaires (BCL exclue).


Les tableaux statistiques détaillés sont disponibles sur les sites Internet de la BCL (www.bcl.lu ) et du STATEC (www.statistiques.public.lu ).

Tableau

Source: BCL/STATEC

Pour toute information supplémentaire vous pouvez contacter

le STATEC, tél 247-84362/84393

la BCL, tél 4774-4265/4243

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