Prince Henri Auditoire 02 BW

Commentaires sur les comptes et résultats financiers 2010 de la Banque centrale du Luxembourg

10.03.2011

En date du 10 mars 2011 le Conseil de la Banque centrale du Luxembourg a approuvé les comptes financiers certifiés de la BCL pour l’exercice se terminant le 31 décembre 2010.

En 2010, le volume d’affaires de la BCL a évolué au gré des fluctuations sur les marchés financiers. Après la crise des crédits et la crise bancaire suivie d’une accalmie relative, l’année passée a vu émerger la crise de la dette souveraine. Celle-ci a heurté de plein fouet la zone euro et elle a connu son paroxysme vers le milieu de l’année. C’est ainsi qu’à la fin du premier semestre la somme de bilan de la BCL a atteint son record absolu de 104,5 milliards d’euros.

Le total du bilan de la BCL est, par la suite, repassé à 80 milliards d’euros à la fin de 2010 contre 77 milliards d’euros à la clôture 2009.

A l’actif du bilan, on note que le volume des opérations de politique monétaire a poursuivi sa tendance baissière et a encore diminué par rapport à 2009. Au total les concours aux établissements de crédit ne représentent plus que 3,5% du bilan soit un montant de 2.769 millions d’euros contre 15.156 millions d’euros en 2009.

En contrepartie, les banques luxembourgeoises ont eu un recours de plus en plus large aux refinancements auprès d’autres banques de la zone euro. Le poste « Créances envers l’Eurosystème (net) » est ainsi en augmentation et représente une créance de la BCL de 67.880 millions d’euros (soit 85% de la somme de bilan) au 31 décembre 2010 contre 52.456 millions d’euros en 2009.

Par ailleurs, la BCE et les BCNs ont acheté dans le cadre du programme d’achat d’obligations sécurisées, initié en 2009 par une décision du Conseil des Gouverneurs, de juillet 2009 à juin 2010, des titres dans la zone euro. Les titres détenus par la BCL dans le cadre de ce programme s’élèvent à 138,3 millions d’euros fin 2010. En outre, à la suite d’une autre décision du Conseil des Gouverneurs, la BCE et les BCNs ont commencé à acheter, à partir de mai 2010, des titres dans la zone euro dans le cadre du programme pour les marchés de titres. Les titres détenus par la BCL dans le cadre de ces achats s’élèvent à 292,4 millions d’euros fin 2010. Au total, la BCL détient, fin 2010, un montant total de 430,7 millions d’euros de titres à des fins de politique monétaire.

Avec effet au 29 décembre 2010, le capital souscrit de la BCE a augmenté de 5 milliards d’euros. La part de la BCL s’élève à 8,735 millions d’euros, payable en trois parts égales en 2010, 2011 et 2012. La BCL a ainsi augmenté sa part libérée dans le capital de la BCE de 2,9 millions en date du 29 décembre 2010.

Au passif du bilan, et en raison des conditions de marché, le volume des engagements en euros envers les contreparties du secteur financier de la zone euro a diminué de 29% d’une clôture à l’autre, pour passer de 13.489 millions d’euros en 2009 à 9.642 millions d’euros en 2010.

Par ailleurs, les billets en circulation, qui correspondent à la part luxembourgeoise des billets en euros émis, s’élèvent à 1.936 millions d’euros (contre 1.859 millions d’euros au 31 décembre 2009).

En tant que membre de l’Eurosystème, la BCL a maintenu, en outre, d’importantes relations avec les autres banques centrales européennes.

Dans le contexte d’un climat économique impliquant des taux d’intérêt à court terme historiquement bas, les revenus de la BCL s’inscrivent en baisse. C’est ainsi que la marge sur intérêts est passée de 250 millions d’euros en 2009 à 182 millions d’euros en 2010 ce qui représente une diminution de 27%. Cette baisse reflète pour l’essentiel une moindre marge sur portefeuille-titres.

Les résultats réalisés sur opérations financières sont positifs. Mais compte tenu des corrections de valeur nécessaires à cause des nouvelles incertitudes sur les marchés, le résultat global sur opérations financières est négatif.

Ces corrections de valeur sont à voir en relation avec le poste des réévaluations au passif du bilan. L’évolution de ces postes découle des directives qui sont applicables au sein de l’Eurosystème et qui sont guidées par le principe de prudence. En vertu de ce principe, la politique comptable de la BCL prend en résultat les moins-values non-réalisées sur titres et devises mais ne permet pas de prendre en résultat les plus-values non-réalisées correspondantes. Ces plus-values non-réalisées sont neutralisées au bilan. Les corrections de valeur représentent des moins-values d’évaluation qui ne sont pas réalisées et qui ne revêtent pas de caractère définitif.

En raison de l’évolution décrite ci-dessus, la BCL a reparti, sur 2010 et 2011, la reconstitution conséquente de sa dotation aux provisions pour risques de change et de marché afin de couvrir les besoins potentiels qui pourraient découler des risques accrus que la Banque doit assumer.

En 2010, la situation relative aux créances sur des établissements déclarés en défaut de paiement et reclassées en autres actifs, s’est améliorée en raison notamment de la reprise constatée sur les marchés de crédit et des ABS ainsi que des remboursements et de la réalisation de garanties à des prix plus élevés qu’estimés à l’origine. La part de la BCL dans le fonds de sécurité constitué dans ce contexte en vertu du principe de prudence, a pu être réduite.

Le total des frais s’élève à 46,9 millions d’euros en 2010 et n’a pas varié par rapport à 2009. Les frais de personnel ont augmenté de 2,2 millions d’euros mais les autres frais sont en diminution. Les frais de personnel sont en augmentation de 8,6% à cause des automatismes inhérents à la structure des salaires et en fonction de l’augmentation des effectifs.

La BCL employait 271 personnes fin 2010, en augmentation par rapport aux 250 personnes l’année précédente suite à l’extension de ses missions et de ses activités.

Le résultat net de la BCL s’élève à 1,7 millions d’euros au 31 décembre 2010 contre 6,8 millions d’euros au 31 décembre 2009. Au titre de l’exercice 2009, la BCE a versé à la BCL, en mars 2010, un dividende de 3,7 millions d’euros.

Le cash-flow a diminué de 11% pour passer de 191,7 millions d’euros en 2009 à 170,9 millions d’euros en 2010.

La résurgence des désordres sur les marchés financiers, après une accalmie toute relative, souligne l’importance d’une capitalisation adéquate des banques centrales. En parallèle, les tâches accrues qui incombent à la BCL et les projets de grande envergure qui devront être menés à bien dans un avenir proche, exigent un renforcement des ressources humaines et des fonds propres à l’instar de ce qui a été décidé à Francfort.

Présentation

Annexes :

Liste des abréviations :

  •  BCE   Banque centrale européenne
  •  BCL   Banque centrale du Luxembourg
  •  BCN(s)   Banque(s) centrale(s) nationale(s)