Prince Henri Auditoire 02 BW

Publication du Bulletin 2002/1 de la Banque centrale du Luxembourg

19.06.2002

Le nouveau Bulletin 2002/1 de la Banque centrale du Luxembourg (BCL) sort de presse.

La première partie est consacrée à l'évolution économique et financière.

Selon les récentes données statistiques révisées du Produit intérieur brut (PIB) du Luxembourg et de ses composantes, le taux de croissance réel du PIB ne serait que de 3,5% en 2001 au lieu des 5,1% annoncés antérieurement. Cette révision à la baisse est essentiellement due au fait que les premières estimations du PIB reposaient sur l'analyse des trois premiers trimestres de 2001 et n'ont pas pu tenir compte du ralentissement soudain de la conjoncture internationale et de son accentuation à la suite des attentats du 11 septembre.

La croissance du PIB réel devrait encore légèrement ralentir en 2002 pour atteindre environ 3%. La demande interne devrait encore constituer un facteur stabilisateur de la croissance du PIB. Sa contribution à la croissance du PIB sera dominante, tandis que celle des exportations sera probablement négative, à cause du ralentissement de la demande internationale dans la première moitié de l'année.

Quant à l'évolution des comptes de profits et pertes des établissements de crédit, il y a lieu de relever que la marge sur intérêts au 31 mars 2002 affiche une légère diminution de 1,9% en glissement annuel. La baisse de 1,1% du résultat hors intérêts trouve son origine dans la sensible diminution du solde sur commissions (-7,2%). Cette diminution du solde sur commissions, qui s'accompagne d'une baisse des revenus sur réalisation de titres ou sur opérations de change, est cependant compensée en partie par une forte hausse des revenus divers qui permet de limiter nettement la baisse du résultat hors intérêts et donc de maintenir le niveau de rentabilité globale. On peut cependant s'interroger sur le caractère récurrent de tels revenus et donc sur l'évolution future du résultat hors intérêts. Dans ces conditions, le résultat brut (ou produit bancaire) a diminué de 1,5% tandis que le résultat avant provisions a augmenté modérément (0,7% en termes annuels).

L'inflation annuelle au Luxembourg, telle que mesurée par l'indice des prix à la consommation national (IPCN) s'est inscrite en légère hausse au début de l'année 2002 avec des taux de variation annuels de 2,3% en janvier et février, faisant suite à un taux de 1,7% en décembre 2001. Le rythme annuel de progression est ensuite retombé à 2,1% en mars et avril 2002. A noter que l'augmentation de l'inflation annuelle entre décembre 2001 et janvier 2002 s'explique principalement par un effet de base lié au recul important des prix des produits pétroliers en janvier 2001 (-1,9% par rapport à décembre 2000) ainsi que par un moindre impact des soldes en 2002.

Le rythme de progression annuel de l'inflation sous-jacente s'est légèrement infléchi depuis le début de l'année 2002 après avoir poursuivi une tendance ascendante au cours de l'année 2001.

Le taux de chômage enregistré au cours de ce premier trimestre de l'année 2002 a diminué, passant de 3,0% en janvier à 2,8% en mars. Cette tendance à la baisse du taux de chômage relève d'une variation saisonnière, mais il se situe à un niveau supérieur à celui enregistré l'an passé lorsqu'il avait diminué de 2,8% à 2,6% de janvier à mars 2001. Le niveau plus élevé du chômage s'explique par le ralentissement conjoncturel de l'activité économique qui freine le taux de croissance des créations d'emplois, et diminue donc les opportunités de trouver un emploi. En effet, la progression de l'emploi total intérieur aurait connu une décélération au cours du premier trimestre 2002. Le taux de croissance de l'emploi total intérieur est passé de 4,4% à 4,0% de janvier à mars 2002 selon une tendance se situant à un niveau inférieur à l'année précédente puisqu'il était passé de 6,3% à 5,8% de janvier à mars 2001.

Le Bulletin contient aussi des statistiques monétaires, financières et économiques présentées selon le modèle habituel, ainsi que plusieurs analyses.

La première analyse, intitulée « Les soldes budgétaires apurés des mouvements conjoncturels » , souligne que les soldes budgétaires nominaux ne permettent pas d'appréhender correctement la situation des finances publiques à un certain moment donné, tandis que les soldes corrigés des variations conjoncturelles permettent d'évaluer l'orientation de la politique budgétaire.

La deuxième analyse traite de méthodes alternatives pour mesurer la production potentielle et l'écart de production. Cette contribution est un résumé de l'étude parue en juin 2002 dans la série des Cahiers d'études de la BCL. Elle décrit six méthodes pour l'estimation de la production potentielle (l'écart de production) et présente les résultats relatifs à l'économie luxembourgeoise à l'aide de données annuelles. Ensuite, les différentes estimations de l'écart de production sont comparées et évaluées en termes de leur pertinence pour expliquer l'évolution de l'inflation au Luxembourg.

Dans la troisième analyse, la performance du secteur bancaire luxembourgeois, en tant qu'industrie multi-produits, est comparée aux performances des secteurs bancaires de cinq pays européens selon le critère de l'efficacité productive (X-efficiency). Elle consiste en l'évaluation du degré d'efficacité des banques luxembourgeoises et de son explication par des facteurs environnementaux exogènes au processus productif.

Le discours « The euro and European integration – an Austria viewpoint » de M. Klaus Liebscher, Gouverneur de la Oesterreichische Nationalbank, tenu lors du International Bankers Forum à Luxembourg le 9 avril 2002, est repris sous la rubrique « Actualités et Divers ».