Prince Henri Auditoire 02 BW

Balance des paiements du Luxembourg sur les trois premiers trimestres 2009

05.01.2010

Forte baisse des échanges internationaux de biens et services 

La BCL et le STATEC font savoir que la balance courante des neuf premiers mois de 2009 se solde par un excédent de 2 milliards d’euros, contre 1.8 milliard à la même période de l’année précédente. Cette évolution est la résultante de fortes variations en sens contraire des soldes partiels.

Les opérations sur biens connaissent une régression de 23% pour les exportations et de 27% pour les importations par rapport aux neuf premiers mois de 2008. Durant cette période les chutes les plus marquées ont été notées pour les articles manufacturés en métaux communs (45% pour les exportations et 41% du côté des importations), ainsi que pour les importations de combustibles minéraux, lubrifiants (43%). Comme la balance commerciale du Luxembourg présente un déficit structurel important, la baisse des flux bruts, de surcroît encore plus importante en termes relatifs du côté des importations, entraîne une amélioration appréciable du solde commercial. Ainsi, le déficit dégagé par les transactions sur biens durant les neuf premiers mois de 2008 s’élevait à 3.1 milliards, pour revenir à un solde négatif de 1.9 milliard en 2009. Les deux tiers de cette amélioration du solde, soit 0.8 milliard, proviennent des transactions sur marchandises générales, alors que les autres opérations sur biens (en ce compris l’or non-monétaire) contribuent à hauteur de quelque 0.4 milliard à la résorption du déficit.

La nette diminution du solde excédentaire des échanges de services (régression de quelque 3.1 milliards sur les neuf premiers mois) trouve son origine dans un fléchissement des exportations (14%) et des importations (10%). La chute des exportations concerne tant les services financiers (18%) que les services autres que financiers (7%) pour lesquels les domaines les plus touchés sont le transport de marchandises, le négoce international et les services de publicité.

L’amélioration du solde du revenu des investissements est attribuable en grande partie à un changement méthodologique intervenu à partir de 2009 dans l’évaluation du revenu des investissements de portefeuille qui se base désormais essentiellement sur une collecte «titre par titre» des encours mensuels des avoirs et engagements en titres de portefeuille (une description méthodologique à ce sujet peut être consultée dans le bulletin 2009/3 de la BCL – p.126).

Enfin, notons que l’amélioration substantielle du solde des transferts courants, dont le déficit de 1.4 milliard d’euros sur les trois premiers trimestres de 2008 revient à 0.7 milliard en 2009, est à mettre en rapport avec la baisse prononcée des versements nets par la BCL à la Banque centrale européenne effectués dans le cadre de la réallocation du revenu monétaire dans la zone euro.

 

 

 

 

 

 

Légère baisse des sorties nettes de capitaux dans le compte financier

Le compte financier se solde par des sorties nettes de capitaux de 1.5 milliard d’euros au cours de trois premiers trimestres 2009, contre 1.9 milliard sur la période correspondante de 2008. Dans les différentes composantes du compte financier, les investissements directs et les produits financiers dérivés enregistrent des sorties nettes respectives de 15.5 milliards d’euros et de 12 milliards. Ces sorties nettes sont compensées en grande partie par des entrées nettes pour 11 milliards dans les investissements de portefeuille et pour 15 milliards dans les autres investissements.

Les sorties nettes d’investissements directs s’expliquent essentiellement par des prêts intra-groupes. En revanche les flux sortants de 12 milliards sur produits financiers dérivés résultent des besoins de couverture des investisseurs résidents dans un contexte d’incertitudes accrues sur les marchés financiers.

Dans les investissements de portefeuille, les transactions sur titres de participation ont occasionné des entrées nettes de 51 milliards d’euros sur les trois premiers trimestres de 2009, comparées à des entrées nettes de 32 milliards sur la même période de 2008. Du côté des avoirs, après avoir délaissé les placements dans les actions étrangères dans le contexte de la crise financière internationale, les résidents ont repris leurs investissements dans les actions étrangères, occasionnant des sorties de 10 milliards. Du côté des engagements, les non-résidents ont cessé, dès le mois de mars 2009, de  rapatrier leurs capitaux placés essentiellement sous forme de parts d’OPC. Cela s’est traduit par des entrées de 61 milliards. En ce qui concerne les titres de créance, les résidents ont placé 62.5 milliards d’euros, essentiellement en instruments du marché monétaire. Les transactions des non-résidents sur titres de créance luxembourgeois sont restées par contre dominées par les obligations (17 milliards d’entrées) au détriment des instruments à court terme (5 milliards d’entrées). Au total, les transactions sur titres de créance se sont donc soldées par une sortie nette de 40 milliards d’euros au profit du reste du monde. 

Dans les autres investissements (prêt et dépôts classiques), les entrées nettes de 15 milliards d’euros sont liées à une forte baisse des avoirs nets des institutions financières monétaires (BCL exclue).

 

 

 

Les tableaux statistiques détaillés sont disponibles sur les sites Internet de la BCL (www.bcl.lu) et du STATEC (www.statistiques.public.lu).