Balance des paiements du Luxembourg au cours de l’année 2007

15.04.2008

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Stabilisation du solde courant à haut niveau

La BCL et le STATEC font savoir que la balance courante du Luxembourg s’est soldée en 2007 par un excédent de 3.6 milliards d’euros. Ce résultat analogue à celui de l’année précédente est la résultante d’un nouvel excédent record de la balance des services (19.4 milliards d’euros, contre 16.5 milliards en 2006) qui a plus que compensé les détériorations de la balance des revenus et de la balance des transferts. Le déficit commercial est resté au niveau de 2006 (-3.4 milliards d’euros).

La nouvelle amélioration au niveau des échanges de services est due pour une très large part aux services financiers dont les exportations ont augmenté de 18 %. Les recettes annuelles au titre de services financiers ont ainsi dépassé le montant de 31 milliards d’euros permettant de dégager un excédent de 15 milliards, soit les trois quarts de l’excédent total des échanges de services (19.4 milliards d’euros). Cette évolution favorable s’explique par la bonne tenue du Luxembourg dans le domaine de la gestion des organismes de placement collectif (OPC) en dépit des phases difficiles des marchés financiers à partir du second semestre de 2007.

Pour les autres activités de services on enregistre un excédent de quelque 4 milliards (contre 3.6 milliards entre 2006). Le recul accusé par la réduction de l’activité d’un important acteur dans le domaine de la communication et de l’information a été plus que compensé par l’amélioration des excédents des services d’assurances et des services aux entreprises.

La légère réduction du déficit des échanges de marchandises enregistrée dans la balance des paiements tranche avec la nouvelle détérioration de la balance commerciale de la statistique du commerce extérieur : l’essentiel de cette évolution divergente provient des recettes au titre des ventes de produits pétroliers à des camionneurs non résidents et aux recettes nettes des transactions sur or non monétaire qui ne sont pas enregistrées dans la statistique du commerce extérieur. Par ailleurs, les échanges de biens ont été essentiellement marqués par une croissance en valeur respectivement des exportations de métaux et des importations de produits pétroliers et de biens d’équipement.

La balance des revenus accentue son déficit sous l’effet de dépenses nettes au titre des investissements directs de l’étranger et du nombre croissant de salariés frontaliers. Cette évolution est la contrepartie de la croissance accrue de l’activité sur le territoire sous l’impulsion de salariés et de capitaux non résidents.

La nouvelle aggravation du déficit des transferts courants de quelque 0.7 milliard d’euro est due à une série de facteurs dont la réallocation des revenus monétaires au sein de l’Eurosystème et l’aide publique au développement.

Légère baisse des sorties nettes de capitaux dans le compte financier

Les transactions du compte financier se sont soldées par une exportation nette de capitaux de 3.5 milliards d’euros sur toute l’année 2007, contre 3.7 milliards l’année précédente. Dans les différentes composantes du compte financier, les sorties nettes ont affecté les flux d’investissements directs (46 milliards d’euros) et les flux d’autres investissements (73.8 milliards) tandis que les flux d’investissements de portefeuille ont enregistré des entrées nettes de 114.6 milliards d’euros.

Au cours de l’année 2007, les flux d’investissements directs étrangers au Luxembourg ont totalisé 86.8 milliards d’euros, contre 132.8 milliards pour les flux d’investissements luxembourgeois à l’étranger. Les 46 milliards d’euros des sorties nettes ont porté à la fois sur les opérations en capital social (25.3 milliards) et sur les prêts intra-groupes (20.7 milliards). Les sorties au titre d’opérations en capital correspondent essentiellement à la deuxième phase de la fusion entre Arcelor S.A et Mittal Steel N.V, entreprise de droit néerlandais. Au cours de cette deuxième phase, Mittal Steel N.V a été absorbée par ArcelorMittal, société de droit luxembourgeois.

Les sorties nettes de 73.8 milliards d’euros au titre d’autres investissements (prêts et dépôts) sont à la fois attribuées aux institutions financières monétaires (y compris la BCL, à concurrence de 12.8 milliards) et aux autres secteurs (OPC non-monétaires, sociétés Holdings et SOPARFI) qui ont accru respectivement de 44.7 milliards et de 28.8 milliards d’euros leurs avoirs nets sur le reste du monde.

Dans les flux d’investissements de portefeuille, malgré le fléchissement de l’investissement net des non-résidents dans les parts d’OPC luxembourgeois, les transactions sur titres de participation se sont soldées par des entrées nettes en forte hausse à 174.3 milliards d’euros en 2007, contre 95 milliards en 2006. Cette évolution s’explique en grande partie par le recul plus prononcé des achats d’actions étrangères par les résidents, recul lié aux incertitudes accrues sur les marchés boursiers internationaux. Par ailleurs, dans le cadre de la fusion évoquée ci-dessus, l’apport des actions de Mittal Steel N.V détenues par les actionnaires minoritaires non-résidents a également contribué aux entrées nettes sur titres de participation. En revanche, les sorties nettes sur titres de créance se sont accrues atteignant 59.7 milliards d’euros en 2007, contre 37.7 milliards en 2006.

Les tableaux statistiques détaillés sont disponibles sur les sites Internet de la BCL (www.bcl.lu) et du STATEC (www.statec.lu).