Prince Henri Auditoire 02 BW

Publication du Cahier d’études n°33 - Sequential bargaining in a new-Keynesian model with frictional unemployment and staggered wage negotiation

18.08.2008

Auteurs: Gregory de Walque, Olivier Pierrard, Henri Sneessens and Raf Wouters

 

Les modèles DSGE (pour Dynamic Stochastic General Equilibrium) font partie de la théorie de l'équilibre général et sont de plus en plus utilisés dans la macroéconomie moderne. Ces modèles tentent d'expliquer des phénomènes économiques macro (agrégés) comme les fluctuations conjoncturelles ou encore les effets de politiques fiscales ou monétaires. Il existe deux classes principales de modèles DSGE. La première classe est représentée par les modèles réels (real business cycle models) dans lesquels tous les marchées sont parfaitement compétitifs et les prix parfaitement flexibles. Une seconde classe de modèles dits néo-keynésiens (new-Keynesian models) suppose par contre que les prix sont fixés par des firmes monopolistiques et ne peuvent être ajustés immédiatement ou sans coûts, ce qui a pour conséquence principale que la politique monétaire n'est plus neutre. Cependant, la plupart de ces modèles (tant de la première classe que de la seconde classe) ne proposent qu'une représentation assez pauvre du marché du travail et ignorent les concepts de chômage involontaire ou de négociations salariales.

 

Parallèlement au développement des modèles DSGE, l'utilisation du modèle d'appariement de Pissarides pour étudier le marché du travail est devenue très courante dans la littérature économique. Le processus d'appariement entre offre et demande de travail est long et complexe: une entreprise n'embauche pas n'importe quel demandeur d'emploi, un demandeur n'accepte pas n'importe quelle offre, et les deux parties n'ont pas accès à la même information. L'utilisation d'une fonction d'appariement (matching function) entre demandeurs et offreurs d'emplois est une façon simple de prendre en compte ces difficultés d'appariement et d'expliquer la présence simultanée sur le marché de chômeurs de longue durée et d'offres d'emploi non satisfaites. Enfin, les entreprises et les travailleurs négocient les salaires selon leurs pouvoirs de négociation respectifs.

 

Dans ce papier, nous tentons de réconcilier ces deux courants de recherche. Plus précisément, nous partons d'un modèle DSGE néo-keynésien standard (le modèle de Smets et Wouters, 2003) dans lequel nous introduisons la théorie d'appariement de Pissarides. Il est important de noter que nous gardons dans notre papier des rigidités nominales sur les prix mais aussi sur les salaires, et que le volume total de travail peut être ajusté extensivement (à travers le nombre de travailleurs) ou intensivement (à travers le nombre d'heures individuelles prestées). Nous montrons que la manière de modéliser la décision d'ouverture de nouveaux emplois par les entreprises ainsi que la manière d'ajuster le facteur travail via les heures individuelles est crucial pour obtenir de bons résultats, c'est-à-dire d'obtenir des statistiques réalistes pour les principales variables du marché du travail (volatilité, corrélations croisées, autocorrélations), tout en parvenant à garder les résultats de Smets et Wouters pour les autres variables (variables hors marché du travail) et plus particulièrement pour la persistance de l'inflation.