Prince Henri Auditoire 02 BW

Publication du Cahier d’études n° 170 : Population ageing and the public finance burden of dementia: A simulation analysis

18.01.2023

Auteurs: María Noel Pi Alperin, Magali Perquin et Gastón A. Giordana

 

 

Le vieillissement de la population aura un impact sur la croissance économique, les finances publiques et la politique monétaire. Cet article se concentre sur comment le vieillissement agira sur le nombre de personnes affectées par la démence, ce qui entrainera des augmentations substantielles de la dépense publique en matière de soins de santé et d’assurance dépendance. Au Luxembourg, plus de 1,25 % de la population était touchée par la démence en 2020, soit 20,6 % de l’ensemble des bénéficiaires de l’assurance dépendance. En 2050, ce pourcentage devrait presque doubler pour atteindre 2,44 % de la population, une progression plus rapide que la moyenne à travers les pays européens.

 

Nous combinons des projections démographiques à long terme avec des micro-simulations pour étudier l’évolution du nombre de personnes affectées par la démence au Luxembourg jusqu’en 2070, ainsi que son impact sur les finances publiques. Nous adaptons notre précèdent travail en ajoutant un algorithme pour identifier les individus touchés par la démence. Cela nous permet de simuler l’évolution de leur nombre dans plusieurs scénarios intégrant différentes hypothèses concernant des facteurs de risque, des nouveaux traitements et des comorbidités (y compris les effets à long terme de la COVID-19). Pour chaque scénario, nous calculons l’impact sur la dépense publique en matière de soins de santé et d’assurance dépendance.

 

Selon nos résultats, la part des personnes âgées de 50 ans et plus qui sont affectées par la démence passerait de 3,9 % en 2021 à 5,3 % en 2070, les dépenses publiques y associées atteindraient 1,4 % du PIB projeté. En outre, les résultats suggèrent que des politiques de santé publique qui réduisent des facteurs de risque, tels que l’hypertension ou les accidents vasculaires cérébraux, diminueraient de 17 % le nombre de personnes atteintes de démence en 2070, ce qui réduirait la dépense publique de 0,8 % du PIB. Un nouveau traitement permettant de prolonger le premier stade de la démence pourrait augmenter l’espérance de vie des patients, mais doublerait le nombre d’individus sous traitement, portant la dépense publique associée en matière de santé à 3,2 % du PIB. Enfin, des études médicales suggèrent que l’exposition à la COVID-19 pourrait augmenter la probabilité de développer la démence dans le futur.  Au moyen terme, ce lien pourrait augmenter le nombre de patients atteint de démence de 12 % à 24 %, selon le degré d’association entre COVID-19 et démence.  Sous ce scénario, les coûts des soins pour les patients atteints de démence pourraient augmenter la dépense publique en matière de santé et d’assurance dépendance de 1,1 % du PIB en 2070.

 

Compte tenu de l’étendue de l’incertitude à des horizons aussi longs, ces résultats de simulation ne doivent pas être considérés comme des prévisions, mais uniquement des illustrations de la manière dont notre outil peut être utilisé pour quantifier les effets de différentes hypothèses. Nos résultats pourraient nécessiter des révisions lorsque l’Eurostat publiera de nouvelles projections démographiques à long terme en 2023.

 

Le contenu de cette étude ne doit pas être perçu comme étant représentatif des opinions de la Banque centrale du Luxembourg ou de l’Eurosystème. Les opinions exprimées reflètent celles des auteurs et non pas nécessairement la position de la Banque centrale, de ses dirigeants ou de l’Eurosystème.

 

 

Ce cahier d’études est disponible sur le site internet de la BCL : www.bcl.lu