Prince Henri Auditoire 02 BW

Publication du Cahier d’études n°106 : The Luxembourg Household Finance Consumption Survey: Results from the 2nd wave

15.05.2017

Auteurs:  Anastasia Girshina, Thomas Y. Mathä et Michael Ziegelmeyer

Ce cahier présente les principaux résultats de la 2ème vague de l’enquête sur le comportement financier et de consommation des ménages au Luxembourg (LU-HFCS) menée en 2014 par la Banque centrale du Luxembourg (BCL), en collaboration avec le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER). L'objectif a été d'obtenir des informations détaillées sur les bilans des ménages, leurs actifs et leurs passifs, ainsi que sur leurs revenus et leur consommation. Ces informations permettent d’analyser la répartition du patrimoine et de ses diverses composantes à travers la population des ménages. Au Luxembourg, l’enquête LU-HFCS est la seule source de données détaillées sur les bilans des ménages individuels.

La deuxième vague est basée sur un échantillon représentatif comportant plus de 1 600 ménages résidant au Luxembourg. S’agissant d’une enquête transversale, l’échantillon sélectionné pour chaque vague a été représentatif de l’année en question. Ainsi, il convient de garder à l’esprit, en comparant les résultats entre les deux vagues, que les ménages retenus peuvent différer d’un échantillon à l’autre.

Actifs des ménages

Les actifs des ménages se divisaient en actifs réels et actifs financiers. Les actifs réels, tels que les biens immobiliers, véhicules ou objets de valeur, en représentaient la part la plus importante. Au Luxembourg, ils représentaient 84,7 % de tous les actifs bruts détenus par les ménages en 2014. La plupart des ménages était propriétaire de véhicules (88,0 %) ou de leur résidence principale (67,6 %), et une proportion importante était propriétaire d’autres biens immobiliers (26,3 %) ou d’objets de valeur (25,7 %). Ces statistiques sont proches de celles de 2010. En 2014, la valeur moyenne[1] des actifs réels bruts détenus par les ménages atteignait € 733 300. La résidence principale et les autres biens immobiliers constituaient les deux catégories les plus importantes (respectivement 59,7 % et 31,8 % du total des actifs réels). Les autres catégories ne représentaient qu'une petite part des actifs réels, soit 4,7 % pour les entreprises individuelles, 2,8 % pour les véhicules et 1,0 % pour les objets de valeur.

En 2014, seulement 15,3 % de tous les actifs bruts détenus par les ménages étaient des actifs financiers. Ceux-ci se composaient de dépôts (46,3 %), de pensions et assurances-vie privées (17,6 %), de fonds communs de placement (15,8 %), d'actions (5,4 %), d’obligations (2,0 %) et d'autres actifs financiers (10,7 %). Les actifs financiers les plus détenus étaient le compte à vue et le compte d'épargne, présents au sein de 96,7 % des ménages.

En 2014, la valeur moyenne des actifs financiers atteignait € 132 400, à comparer avec une valeur moyenne des actifs financiers de € 88 400 en 2010. Cette hausse reflète principalement une augmentation des dépôts (comptes à vue et comptes d'épargne), dont l’encours se chiffrait à € 60 000 en moyenne en 2014. Moins de ménages détenaient des fonds communs de placement (19,0 % des ménages en 2010 et 14,6 % en 2014), des obligations (passage de 4,4 % à 2,6 % des ménages) ou des actions (de 10 % à 9 %). Cependant, les ménages qui détenaient des fonds communs de placement ou des actions ont vu leurs valeurs moyennes augmenter fortement grâce à la hausse du marché boursier. En général, les données suggèrent une réallocation de portefeuille entre 2010 et 2014 vers des actifs financiers plus sûrs et liquides aux dépens des actifs plus risqués. Pensions et assurances-vie privées constituaient la deuxième catégorie d’actifs financiers la plus répandue, détenue par 32 % des ménages et la deuxième en termes de valeur. Leur montant moyen était de € 23 400 en 2014, en progression de 39 % par rapport à 2010. La troisième catégorie en termes de valeur est constituée par les fonds communs de placement (€ 20 900) qui sont détenus par 15% des ménages.

L’endettement des ménages

En 2014, 54,6 % des ménages détenaient au moins un type de dette. Il s’agissait de crédits hypothécaires, détenue par 35,2 % des ménages ou d’autres types de dette, pour 33,9 % des ménages. Pour les ménages endettés, la valeur moyenne de la dette hypothécaire (€  251 900) dépassait largement la valeur moyenne de la dette non-hypothécaire (€ 25 600). La part des ménages endettés a diminué, passant de 58,3 % en 2010 à 54,6 % en 2014, tandis que la valeur de la dette moyenne a augmenté de 19 % sur la même période, passant de € 81 800 à € 97 300. Le montant des dettes dues par les ménages endettés a donc augmenté de 27 % par rapport à 2010. La part des ménages ayant contracté des prêts à la consommation était nettement plus faible (-5 points de pourcentage) en 2014.

Le patrimoine net des ménages

Il résulte des changements des actifs réels et financiers, ainsi que des dettes, entre 2010 et 2014, que le patrimoine total moyen des ménages a augmenté de 8 % en termes nominaux pour atteindre € 768 400. En termes réels, c.-à-d. après correction de la variation des prix à la consommation, cela correspond à une légère diminution de 1 %. La valeur médiane du patrimoine net a augmenté de 10 % pour atteindre € 437 500 en termes nominaux et de 1 % en termes réels.

Le contenu de cette étude ne doit pas être perçu comme étant représentatif des opinions de la Banque centrale du Luxembourg ou de l’Eurosystème. Les opinions exprimées reflètent celles des auteurs et non pas nécessairement la position de la Banque centrale, de ses dirigeants ou de l’Eurosystème.

Ce cahier d’études est disponible sur le site internet de la BCL : www.bcl/fr/Recherche/publications/cahiers_etudes/106/BCLWP106/

[1]  Les estimations des valeurs moyennes ou médianes sont arrondies à la centaine d’euros dans le texte.