Prince Henri Auditoire 02 BW

Publication du Cahier d’études n° 165 : Technology adoption and specialized labor

26.09.2022

Auteurs: Elias CARRONI, Marco DELOGU et Giuseppe PULINA

 

 

L'adoption de nouvelles technologies influence la productivité, l'emploi, la concurrence et donc l'évolution des prix. Alors que des nouvelles technologies plus performantes sont déjà disponibles, les entreprises hésitent souvent à les adopter, en citant une pénurie de main-d'œuvre spécialisée. En effet, une récente enquête de la BEI identifie la "disponibilité de personnel qualifié" comme l'obstacle à l'investissement le plus cité par les entreprises de la zone euro. Une enquête de la BCE confirme que le "recrutement et la rétention de personnel hautement qualifié" est l'un de principaux obstacles à l'adoption des technologies numériques dans la zone euro. Au Luxembourg, le rapport PwC concernant le secteur bancaire souligne la concurrence pour les talents et le développement des compétences du personnel comme les principaux défis pour les banques.

 

Dans ce contexte, cet article développe un modèle théorique pour déterminer la part de main-d'œuvre qui choisit de se spécialiser et donc le niveau d'adoption des nouvelles technologies. L'adoption de ces nouvelles technologies exige une formation qui est coûteuse pour les employeurs ainsi que pour les employés. Les employés assumeront le coût de spécialisation uniquement s'ils peuvent s'attendre à une compensation en termes de salaires. La concurrence entre entreprises détermine le niveau des salaires, ce qui fixe les incitations pour la spécialisation de la main-d'œuvre et peut donc faciliter l'adoption de technologies plus efficaces. En général, on pourrait s'attendre à ce que la part des travailleurs spécialisés augmente avec l'efficacité de la nouvelle technologie. Cependant, le modèle montre que le contraire est aussi possible. En fait, une nouvelle technologie sera adoptée seulement si elle permet une hausse des salaires suffisante pour inciter les travailleurs à se spécialiser. 

Le contenu de cette étude ne doit pas être perçu comme étant représentatif des opinions de la Banque centrale du Luxembourg ou de l’Eurosystème. Les opinions exprimées reflètent celles des auteurs et non pas nécessairement la position de la Banque centrale, de ses dirigeants ou de l’Eurosystème. 

 

Ce cahier d’études est disponible sur le site internet de la BCL : www.bcl.lu