Prince Henri Auditoire 02 BW

Balance des paiements du Luxembourg au cours de l'année 2003

15.03.2004

Recul de l'excédent courant

La BCL et le Statec font savoir que l'excédent de la balance courante est retombé de 2,6 milliards d'euros en 2002 à 2,2 milliards en 2003. Exprimé en pourcentage du PIB, le solde courant de 2003 avoisine celui de la fin des années 90 - à savoir légèrement inférieur à 10%. Cette détérioration est essentiellement due à l'aggravation des déficits structurels des balances des revenus et des transferts courants. En revanche, la balance des biens et services s'est légèrement améliorée pour atteindre un excédent de 5,3 milliards d'euros, grâce surtout au solde positif des échanges de services (7,5 milliards).

La balance commerciale s'est détériorée, passant de 2,1 milliards d'euros en 2002 à 2,2 milliards en 2003. Cette détérioration s'explique exclusivement par l'évolution des opérations sur or non monétaire (passant d'un excédent appréciable en 2002 à un léger déficit en 2003). En dehors de ce type particulier de transactions, le déficit des échanges de biens s'est donc légèrement résorbé - cependant plus par un tassement des importations que par un effet de reprise des exportations. Par rapport à 2002, les exportations (à l'exclusion de l'or non monétaire) ont, en effet, baissé de 1,6%, alors que les importations ont reculé de 3,6%.

Les transactions extérieures sur services se soldent par un excédent record de 7,5 milliards d'euros (contre 7,4 milliards en 2002), ce qui débouche sur un taux de couverture des importations par les exportations de 150%. Cette amélioration de l'excédent des échanges de services s'explique entre autres par l'évolution favorable des soldes positifs des activités de transport et des voyages, de même que par le démarrage (en cours d'année au Luxembourg) des activités d'une entreprise d'origine américaine spécialisée dans la diffusion d'informations. Par ailleurs, les services financiers ont continué à contribuer largement (à raison de quelque 70%) à ce résultat positif et cela en dépit d'un léger recul des prestations aux non-résidents. Cette évolution est largement influencée par la montée des cours boursiers : ainsi dégage-t-on une hausse du solde net à partir de la fin du premier semestre et ce revirement de tendance semble se confirmer au début de l'année en cours.

Le déficit structurel de la balance des revenus s'est encore détérioré sous l'effet de la réduction nette du revenu des investissements et surtout de la rémunération nette des salariés. Cette dernière évolution est due au nombre croissant des frontaliers venant travailler au Luxembourg. Le recul du revenu net des investissements s'explique quant à lui en large partie par la légère réduction de la marge d'intérêts du secteur bancaire.

En 2002 la balance des transferts avait enregistré un déficit relativement modeste suite à des rentrées au titre de l'indemnisation d'un satellite accidenté en cours d'année. Par rapport à ce déficit exceptionnellement faible, le solde a quasiment doublé en 2003, tout en restant en retrait par rapport aux résultats des années 1999 à 2001.

Les transferts des administrations publiques se soldent par un léger excédent en raison d'une entrée nette exceptionnelle dans le cadre des accords belgo-luxembourgeois. Cette recette est cependant quasiment compensée par une réallocation de revenus monétaires (enregistrée sous les transferts aux autres secteurs) dans le cadre de l'Eurosystème.

Sorties nettes des capitaux dans le compte financier

Les flux d'opérations financières se sont réduits au cours de l'année 2003 comparés aux données révisées de l'année 2002. Les sorties nettes de capitaux ont ainsi totalisé 1,2 milliards d'euros sur toute l'année 2003 contre 1, 8 milliards d'euros l'année précédente.

Comparé au montant de 134 milliards d'euros en 2002, les investissements directs réalisés par des sociétés luxembourgeoises à l'étranger ont baissé de façon significative pour atteindre 72,4 milliards d'euros sur toute l'année 2003. De même, les flux d'investissements directs étrangers au Luxembourg ont enregistré une importante chute en totalisant 64,8 milliards en 2003 contre 124 milliards d'euros l'année précédente. Tout comme pour l'année 2002, les entrées et les sorties d'investissements directs de l'année 2003 ont pris la forme, à plus de 80%, de prises de participations impliquant des sociétés holdings résidentes. En dehors des opérations en capital de sociétés holdings, les flux d'investissement direct ont porté essentiellement sur des prêts intra-groupes.

En ce qui concerne les investissements de portefeuille, l'attitude des non-résidents à l'égard de leurs placements en titres luxembourgeois ne s'est pas modifiée par rapport à l'année 2002. Les achats de titres luxembourgeois par des non-résidents ont totalisé 73,9 milliards d'euros en 2003 contre 70,4 milliards l'année précédente. L'essentiel de ces entrées de fonds provient notamment des émissions de parts d'organismes de placement collectif (OPC) et de titres de créance. En revanche, les résidents luxembourgeois ont modifié l'allocation de leurs portefeuilles en titres étrangers, suite à l'embellie des marchés financiers internationaux. En effet, contrairement à l'année 2002 où les résidents avaient délaissé les placements en actions étrangères, au cours de l'année 2003 la reprise des marchés boursiers internationaux a permis aux résidents d'investir en titres étrangers pour un montant total de 69,5 milliards, dont 30,4 milliards pour les actions et le reste pour les titres de créance.

Pour toute l'année 2003, les flux d'autres investissements ont enregistré des sorties de capitaux de 18,9 milliards d'euros du côté des créances et des entrées de 15 milliards d'euros du côté des engagements. Si les sorties s'expliquent par des prêts à l'étranger effectués par les résidents du secteur non-bancaire, les entrées proviennent, quant à elles, essentiellement des dépôts de la clientèle non-résidente auprès d'institutions financières monétaires résidentes.

Enfin, au cours de l'année 2003, les avoirs de réserve ont augmenté de près de 92 millions d'euros, après avoir connu une hausse de 36 millions d'euros en 2002.

Les tableaux statistiques détaillés sont disponibles sur les sites internet de la BCL (www.bcl.lu) et du STATEC (www.statec.lu).